Conférence sur le paysage sonore

Environ 35 personnes se sont réunies pour entendre la conférence. Un format inédit durant les Estivales.

La semaine du stage de chant choral "Musique et Montagne" est jalonnée de nombreux événements, dont certains sont ouvert à tout public curieux. Ce mercredi 23 juillet, Jean-Claude Gallard, musicologue et habitant de Villard-Notre-Dame, a proposé une matinée de conférence oscillant entre biologie, musique et acoustique. Le message de sa présentation est la nécessité d'être plus à l'écoute des sons qui nous entourent, car ils sont remplis d'esthétique. La notion même de paysage sonore est très récente.

La matinée a démarré par une courte promenade aux alentours de la salle du Traversant. Le public a été invité à se concentrer sur les sons environnants, sans parler. Jean-Claude Gallard a exposé ce qui, selon lui, est capital pour percevoir au mieux ces sons.

En rentrant dans la salle, il a souligné le rôle des outils informatiques qui ont permis une révolution dans l'analyse des sons. En effet, nous pouvons aujourd'hui analyser et reproduire finement les sons, et non seulement les évoquer. Le chant des oiseaux a fait l'objet de longs approfondissements. Il en existe plus de 10.000 espèces, contre 6.000 mammifères ! Les oiseaux produisent leurs sons avec leur sirynx, qui est très différente de nos codes vocales.

Le conférencier a alors montré que les oiseaux chantent avec de vraies mélodies. Pour cela, il s'est appuyé sur le ralenti, car notre oreille est souvent trop peu performante pour saisir la complexité de ce chant. Il a aussi utilisé la transformée de Fourier (spectre du son), qu'il appelle « une partition que tout le monde peut comprendre ». Sa thèse devient particulièrement convaincante lorsqu'est présentée une conversion du chant du rossignol en un morceau à la flûte, qui pourrait être de la musique contemporaine...

Ensuite, J.C. Gallard s'est penché sur le timbre, la couleur et le rythme du chant des oiseaux avec le rossignol et la grive musicienne en particulier.

La conférence, qui a été source d'échanges entre le musicologue et l'assemblée, a pour message important de se détacher de l'« anthropofolie » qui fait oublier et masque les sons naturels. Les développements récents de la recherche semblent montrer que les oiseaux possèdent une certaine culture, une signature personnelle et un sens esthétique. Il a été montré que certains oiseaux rêvent de leurs propres chants ! D'où la conclusion : les oiseaux devraient-ils être nos maîtres de musique ?